750 grammes
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Pralines and co

Pralines and co
5 janvier 2010

Feliz año nuevo, Gott nytt år , Bonne année!

2009 aurait pu être une véritable annus horribilis. Mais des nouvelles rassurantes nous ont apporté un peu de répit... et une petite louloutte est arrivée... et deux autres vont bientôt pointer le bout de leur nez... alors...

Alors, accueillons 2010 avec beaucoup d'optimisme et une bonne dose de fantaisie et d'humour et méditons cette petite réflexion chaplinesque "l'humour renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d'esprit"...:)

Et puis surtout, surtout, surtout,

n'oubliez pas de profiter de chaque instant passé auprès de ceux que vous chérissez...

HEUREUSE ANNEE 2010 A TOUS

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Mais... mais... qu'est-ce que le petit soleil basque fait dans cette sublime nature morte inspirée des  quelques billets postés depuis la création de ce blogounet?


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28 décembre 2009

Alors Krokos, on a volé l'orange?

Mais comment Diable le mignon d'Hermès, un Grec pas plus illustre que vous et moi et de mauvaise vie de surcroît, est-il parvenu à s'inviter à nos ripailles de Noël? Qui est donc celui d'entre nous qui l'a laissé rentrer, au risque de le voir aussi s'incruster pour les célébrations de l'année nouvelle? Hein, qui? QUI? Certes, nous sommes une famille du monde (pas au sens de Gotha mais de plutôt au sens de multiculturelle, qu'on ne se méprenne pas) mais bon, quand même, un Grec...

Recette de la salade d'oranges au safran de ma tantine Anna

ou Saffransapelsiner

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Bon allez, je ne jetterai la pierre ou l'orange (vous comprendrez plus tard) à personne car il est habile ce Krokos, et rusé, capable de brouiller les pistes, de faire se perdre en conjectures le plus érudit de tous les historiens, d'être à la fois tout et son contraire... Bref, insaisissable Krokos!

Mais je suis tenace, et tel le commissaire Verjat dans Adieu Poulet (j'espère que je ne finirai pas comme lui, muté à Montpellier parce qu'il était sur le point de faire sauter la République avec ses révélations!), j'ai retrouvé sa trace au Krokos, euh, au coco, enfin, vous avez compris. Et ma foi, ce que j'ai découvert va en laisser pantois plus d'un.

Mais commençons par le commencement, si vous le voulez bien, et tout d'abord laissez-moi vous présenter l'infâme Krokos, l'ami d'Hermès, ce dieu païen des voyageurs, des commerçants et des voleurs (eh, eh, ce n'est pas l'envie qui me manque, mais je ne ferai aucun commentaire sur le lien sous-jacent entre commerçant et voleur... Et puis déformation oblige, je ne retiendrai là-dedans que l'information capitale selon laquelle il était le protecteur des brigands de tous bords, ce qui me conduira inévitablement par la suite à m'interroger sur les antécédents judiciaires de son mignon!).

Notre Krokos, donc, sachez-le, -qui n'est pas un Dieu, ni même un demi-Dieu-, ne tient sa renommée (relative, j'en conviens) que d'une incroyable maladresse qui le conduisit à se blesser mortellement alors qu'il jouait avec son ami Hermès à se lancer le disque (Je vous laisse imaginer la scène, ça peut valoir le détour! Presque aussi mythique que la partie de jokari mortelle dans OSS 117, "Le Caire, nid d'espions"!). Mais revenons à nos païens: selon la légende, à chaque goutte de sang perdue par Krokos, une fleur s'épanouit, qu'on appela Crocus et dont les stigmates sont aujourd'hui les épices que les Perses, premiers cultivateurs du beau bulbe, baptisèrent alors Sa'faràn.

Pardonnez-moi encore cette digression mais ça me chatouille le nez: Hermès, il n'avait pas son brevet de secourisme ou quoi? Parce que le pôv Krokos, s'il perdait son sang goutte après goutte, il ne devait pas souffrir d'une blessure trop importante. Ou alors... ou alors, Hermès a voulu s'en débarasser: il le blesse, l'abandonne dans un fourré de l'Olympe et ne signale sa disparition à Zeus que plusieurs jours après... Mouais, c'est pas le crime parfait, mais à l'époque, sans ADN et sans caméras de surveillance un peu partout, ça pouvait passer...

Bref, d'un banal accident de disque, est né un trésor ocré qui, longtemps, fut une monnaie d'échange au cours plus élevé que l'or pur. Mais pareille naissance ne pouvait augurer que d'un destin hors du commun. Et c'est ainsi que mes recherches m'ont conduit à retrouver le Safran, quelques centaines d'années plus tard, utilisé comme produit cosmétique par la Divine-sans-nez (à cause d'Obélix). Cléopâtre aimait, en effet, à en verser une tasse dans son bain... Par curiosité, j'ai consulté quelques représentations de la reine d'Egypte et j'avoue que, maintenant, à l'aune de ces révélations, je lui trouverais bien un petit teint jaunâtre...

Plus tard, et c'est là qu'on fait le lien avec la chute de ce billet, le Saffran (tel qu'il s'écrit en suédois) est l'un des ingrédients majeurs de l'Elixir... du Suédois, connu des herboristes pour ses vertus médicinales depuis le XVIIIème siècle. Mais pourquoi la Suède puisque, à cette époque, on ne le cultive pas dans ce pays? Peut-être grâce au développement des échanges marchands... Chai pô. Si vous avez une idée, écrivez-moi car ça m'intrigue. Toujours est-il que l'ocre épice est alors parée de qualités phytothérapeutiques.

Mais ça n'est pas tout. Le Safran serait aussi aphrodisiaque (ah, tout s'explique, Krokos, Hermès...) mais je ne m'étendrai pas sur le sujet:)

Enfin, et là, j'avoue je ne suis pas allée recouper plus avant mon unique source car cette vertu singulière, même si elle n'est que légendaire, me plait particulièrement...

Le safran est supposé être un euphorisant puissant. Il serait même à l'origine de crises de fous-rire mortelles...

Ben, allez-y si vous ne me croyez pas. Essayez avec les éléments les plus rébarbatifs et rabat-joie de votre famille à l'occasion de ces fêtes... J'attends vos commentaires avec impatience:)

Attention, cependant, j'attire votre attention sur le fait qu'à haute dose, c'est-à-dire 5 grammes, le safran serait létal. Alors, pas de bêtises hein? Je ne voudrais pas être mise au cause pour complicité de meurtre par provocation, fourniture de moyens, aide ou assistance (art. 121-7 du code pénal), suite au décès de l'un de vos proches par fou-rire inextinguible. Parce que là, Verjat, c'est pas à Montpellier qu'il va se retrouver mais au trou à la Santé!

Bon, voilà, tout ça pour dire que ma potion magique anti-Noëlite aigüe (cf billet précédent) va être battue à plate-couture par l'Elixir de ma tantine suédoise Anna qui rassemble à lui seul d'incroyables vertus médicinales, cosmétiques, aphrodisiaques et euphorisantes. Car quoi demander d'autres en cette période de festoyades ininterrompues qu'un remède capable de vous faire digérer sans broncher du foie gras, du jamon espagnol essstra, des langoustines, des terrines diverses et variées... PUIS... du canard aux navets caramélisés, de la dinde aux marrons et des cardons...PUIS... du fromage..PUIS... des bûches à la vanille et au praliné...PUIS...de la tarte amandine aux mûres...PUIS...des papillotes (un jour, bientôt, je vous raconterai l'histoire de monsieur Papillot dont je pensais qu'il était mondialement connu mais non). OUFFFFF.

Dés lors, donc, je m'incline et je lui laisse la parole pour présenter sa p'tite recette traditionnelle de salade d'oranges au safran. Quant à moi, je pars ré-ouvrir le dossier judiciaire de la mort du pôv mignon d'Hermès. L'affaire n'est pas claire, mais alors pas claire du tout, foi de Verjat!


Saffransapelsiner

ou

Recette de la salade d'oranges au safran de ma tantine Anna

Pour 4 personnes

Temps 20 min + 1h

Ingrédients:

  • 4 oranges

  • 2 dl eau

  • 2 dl sucre

  • 2-3 anis étoilé

  • 1 bâton de cannelle

  • ½ g de safran

  • 4 clous de girofle

  • 2 dl de crème fraîche

Recette:

Pelez les oranges. La peau blanche doit être enlever aussi. (Peler à vif) Coupez en tranches ou demi tranches. Faites bouillir l’eau avec le sucre, plongez-y les épices, laissez frémir 5 min. Versez sur les oranges quand le mélange est devenu tiède. Refroidir au moins 1h. Servir avec de la crème fraîche battue en chantilly.

Cette salade se garde bien un jour si on enlève les épices...

...Mais Anna suit rarement une recette… "Pour Noël j’avais diminué le sucre (1.5 dl) et j’ai diminué un peu le safran. A vous d’élaborer comme vous le souhaitez… "

(Aussi, en Suède, on travaille en décilitre au lieu de centilitre et gramme : 1 dl = 10 cl et 1 dl de sucre = 85 g)

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Smaklig måltid*

*je me refuse à traduire: vous aurez compris par vous-même!


24 décembre 2009

Chapon pas des oeufs!

 Encore un calembour douteux (cf billet précédent) pour évoquer une spécialité régionale, que dis-je locale: la volaille de Bresse. A l'heure où tout le monde s'interroge sur la composition des nombreux repas qui vont ponctuer ces fêtes et imagine déjà les mets les plus raffinés et les plus sophistiqués, il me parait opportun de faire un petit point sur le Poulet de Bresse, le seul, l'unique, l'inestimable, l'incomparable, bref notre AOC à nous. Un peu d'auto-promotion pour flatter l'ergot  l'ego, y'a que ça de vrai!

 

Recette de la tarte au fromage de ma mamie Dédée

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Alors, voilà comment ça se passe. En décembre, c'est immuable depuis près de deux siècles, on célèbre chez nous la volaille de Bresse (chapons, poulardes, dindes et autres) selon un rituel consacré et surtout dans des conditions d'hygiène qui laisseraient pantois (horrifié?) n'importe quel commissaire européen à la consommation ou à la santé!

Et oui, imaginez donc toutes ces p'tites volailles emmaillotées, exposées devant un jury de spécialistes et devant un public non moins averti dans une salle des fêtes ou sous un marché couvert. Là, point de vitrine réfrigérée ou de système de maintien au frais! Ces pôv bêtes sont ensuite élues puis vendues aux professionnels et aux particuliers et toute cette cérémonie se déroule, Mesdames et Messieurs, sur des étals de fortune, à température ambiante, bref en plein air comme elles ont été élevées, nos poulettes! Ça fait 147 ans que ça dure et c'est très bien comme ça!

glorieuses_2009

Vous trouvez que je me moque? Détrompez-vous, j'aime beaucoup ces petits actes de résistance au quotidien et celui-ci en est un conséquent (rapport aux normes européennes de conservation alimentaire). Mais revenons à notre rituel. Pour ceux qui n'en ont pas l'habitude, c'est un vrai spectacle de voir ces volatiles, le cou pendant, certains avec un noeud rose, d'autres un noeud bleu ou encore avec un ruban tricolore, la peau jaune ou blanche parfaitement lisse. Et bien, c'est presque beau. Si, si, c'est vrai. Regardez le reportage de Bresse TV pour vous faire une idée. Mais j'avoue, il y a une chose à laquelle je ne me ferais jamais, c'est l'odeur car ça sent quand même un peu fort, la poulette!

Et cette année, cerise sur le gâteau, pour célébrer l'ouverture des Glorieuses 2009, une autre vente de volailles a été organisée, celle de not' poulet bressan érigé en oeuvre d'art néo-contemporaine par la grâce de plusieurs artistes dans le cadre des Ain'pertinentes, la première biennale d'art citadin et de gastronomie de la ville de Bourg. Pendant deux mois, cet été, 20 sculptures géantes ont été exposées dans divers endroits de ville. Chatoyantes, déroutantes, émouvantes, elles ont en tout cas beaucoup fait parler d'elles, chacun d'entre nous ayant son p'tit poulet préféré.

J'aurais aimé assister à la vente aux enchères afin de voir les sommes atteintes par les oeuvres qui me semblaient les plus réussies. Las, il semble que nos coqs géants n'aient pas tous trouvé de généreux mécènes. Certains n'ont suscité qu'un intérêt poli, mais d'autres ont trouvé acquéreur à 3000 euros ou plus. Ainsi va la vie d'un coq en pâte (ou  plutôt en carton et papier mâché pour certaines oeuvres). Un chapon, de sang et de chair, se négocie, lui, autour de 30 euros le kilo. Sachant que le royal poulet sans crête (et oui, parce que l'absence d'excroissance crânienne est le signe que vous êtes face à une volaille châtrée d'où mon excellent calembour d'introduction. Hé hé, je retombe toujours sur mes pattes...bleues!) pèse au bas mot près de trois kilos... Je vous laisse faire le calcul... C'est cher oui, mais il le vaut bien.

 

Enfin, il le vaut bien, oui et non. Je ne veux pas jouer les blasées (faut pas croire qu'on croque du chapon tous les jours, même dans les meilleures familles bressanes!) mais, en fait...je préfère la poularde de Bresse. Le chapon, c'est fin mais la poularde, et bien, ça me semble encore plus délicat. Mais comme je le dis tout le temps, les goûts et les couleurs, hein?!

Bon, tout ce blabla, c'est bien mais comment on le cuisine le Gros-qui-pond-pas?

Et bien c'est tout l'intérêt de ces Ain'pertinentes puisqu'au-delà de la mise en valeur de notre noble coq aux pattes bleues (j'aime bien abuser d'un ton emphatique, parfois), cette manifestation mêle avec finesse l'art et la gastronomie, chère à ma belle Bresse. C'est pour cette raison que des cuisiniers de renommée internationale ou plus locale et originaires de la grande région lyonnaise ont accepté de s'associer aux artistes, sculpteurs ou peintres, et de présenter des recettes mettant en scène notre bon vieux poulet. Georges Blanc, Philippe Jousse chez Chapel, mais aussi des chefs locaux mais non moins brillants comme Christophe Roure à la tête du Neuvième Art, deux étoiles au Michelin, Didier Goiffon à La Marelle, étoilé au Guide Michelin en 2006, Jean-Pierre Vullin à l'Auberge Bressane (j'ai une tendresse particulière pour ce dernier restaurant où mes grands-parents paternels nous emmenaient, mes cousins et moi. Je crois que je garderai toujours le souvenir de ma mamie Juju en train de déguster, les yeux brillants, les meilleurs oeufs à la neige du monde!) ont accepté de relever le défi avec élégance... Je ne vous les ai pas tous cité, ils sont trop nombreux. Mais, comme il fallait cependant en évoquer quelques uns, j'avoue, j'ai donné la préférence aux cuisiniers bressans. Alors, allez découvrir les autres sur le site des Ain'pertinentes...

Bon, tout ça c'est bien beau mais ça donne faim...

Alors qu'est-ce qu'on mange?

Du poulet?

Ben non, c'eût été trop simple! Et puis, comme je le disais au début de ce billet, l'heure est à l'ultra-sophistication des repas de fêtes. Alors, par esprit de contradiction, j'ai plutôt envie de vous rappeler une recette simplissime, celle de la tarte au fromage de ma mamie Dédée parce que, s'il y a bien un plat dans cette famille, qu'il faut chérir, défendre et protéger, comme notre beau chapon, c'est bien celui-ci. Cette tarte au fromage gonflée comme un soufflé en sortant du four symbolisera toujours pour moi les repas dominicaux chez mes grands-parents. On la dégustait, sitôt sortie du four. Je ne compte plus les fois où je me suis brûlée le palais mais je ne suis pas la seule, pas vrai? Inévitablement, on la mangeait en entrée tout en ronchonnant par habitude parce qu'elle se suffit à elle-même cette tarte, avant de voir arriver sur la table le plat principal qui était souvent, ah mais oui... un poulet à la crème!!!

Aujourd'hui, mon papa perpétue la tradition et lorsqu'il demande à la cantonnade (non papa, on ne parle pas de foot!) ce qu'il pourrait bien faire à manger à l'occasion de nos repas de famille et bien, la réponse est invariable: une tarte au fromage!

A mon tour, j'ai repris la recette et aux sceptiques qui se demandent comment on peut faire aussi bien que mamie et bien je dis, c'est possible, jugez plutôt:)

 


Tarte au fromage de ma mamie Dédée

Ingrédients:

  • 2 Bon Bresse (fromage frais de vache) soit 400 g ou 2 Saint Florentin (mais forcément, c'est moins typique!) soit 500 g (mon papa n'en met qu'un seul mais vraiment, avec deux, c'est trop bon!)

  • 4 oeufs entiers

  • 1 cuillère à soupe de farine tamisée

  • 1 cuillère à soupe de crème fraîche épaisse

  • 10 g de beurre

  • sel/poivre

  • noix de muscade râpée

  • une pâte brisée (comme mamie, pas comme papa qui préfère la pâte feuilletée:). A vous de choisir!)

Recette:

Écraser le fromage à la fourchette dans un saladier. Ajouter les 4 oeufs entiers. Mélanger à la fourchette puis au fouet jusqu'à ce que le mélange devienne parfaitement lisse et homogène. Saler et poivrer généreusement. Ajouter une pointe de couteau de noix de muscade râpée. Mélanger et incorporer la farine tamisée puis la crème. Goûter et ajuster l'assaisonnement.

Étaler la pâte dans un moule de 28 cm de diamètre. La piquer à la fourchette. Verser la préparation sur la pâte. Couper le beurre en petits morceaux et les répartir sur l'ensemble de la tarte. Enfourner à 180° pour 30 mn. Déguster chaud ou froid avec une salade frisée ou mélangée comme ma mamie!

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Juste avant de passer au four avec ses petits carrés de beurre doux...

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Je ne vous avais pas menti: on tirait une tarte soufflée!

Creusée de petits trous faits par le beurre en fondant...

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Bon appétit, bien sûr!

Chaude, elle est "eSSStra" comme dirait mon papi René

et froide et bien...elle est exquise!

 

Bon c'est bien joli tout ça et je ne veux stresser personne mais la deadline pour le défi "la Praline rose, c'est pas si sucré" est toujours fixée au 7 janvier de l'année prochaine... Et par exemple, elle est où la mousse au chocolat et pralines roses que l'on m'a promis? Hein, elle est où?

 


 

21 décembre 2009

Vous prendrez bien un peu de potion magique, Père Noël?

Ah Noël, ses boules, son sapin, sa magie... et sa potion magique!

Recette des madeleines au miel façon Joël Robuchon, revisitées au Quatre Épices et rebaptisées petits remèdes anti-Noëlite aiguë

mon_petit_coeur

Si, si, détrompez-vous, malgré ce ton guère enthousiaste, j'aime bien  Noël, parce que j'adore me retrouver en famille et rigoler aux larmes à des calembours plus affligeants les uns que les autres. Et oui, parce que le calembour à la noix, c'est une spécialité familiale, plutôt du côté paternel d'ailleurs mais la branche maternelle n'est pas en reste. Je me souviens par exemple d'un 24 décembre où l'on avait organisé, au débotté, un concours du pire meilleur jeu de mots de la soirée de Noël, c'était énorme désolant).

Non, ce qui me rebute dans ces fêtes de fin d'année, ce sont les préparatifs. Quand je dis préparatifs, je ne pense pas forcément aux préparatifs dits de "bouche", mais plutôt à ces courses folles de dernière minute pour trouver le cadeau manquant parce que tous les ans, jusqu'à la veille du grand jour, on se dit qu'on aura bien le temps, hein... ?

Et pourtant on se retrouve tous à J-5, quand commence le compte à rebours, comme autant de petits Lapins blancs en panique (cf un précédent billet), le téléphone greffé à l'oreille: "bon, y'en a plus, je prends quoi à la place?" ou "Et lui, il a toujours pas décidé ce qu'il voulait? Et ben, il aura rien, voilà, ça c'est fait!"

Et oui, parce qu'aujourd'hui, le "smart phone" qui gère tout a remplacé la montre-gousset du dit léporidé (ça, c'est quand votre lapin a pris un coup de vieux) et voilà qu'on courre, qu'on courre, qu'on courre... Et on s'épuise, et on s'angoisse et on se met à détester Noël et on se dit que ce couillon de Vieux (remarquez que je l'affuble d'un adjectif peu amène mais que j'ajoute une majuscule à son nom, quand même. Tout n'est donc pas perdu, je l'aime encore un peu papa Noël!),et son renne Rudolphe, ils pourraient faire encore un peu plus d'efforts que d'habitude et organiser tout le chantier.

Bon, je râle, je râle.. En réalité, je suis mal placée pour le faire et je sais que ça va encore faire ricaner mes futurs et non moins habituels commensaux à ces festivités car en général, étant exilée géographiquement à Paris pour de sombres motifs professionnels, je ne m'occupe de... RIEN. Si, c'est vrai et je n'ai pas honte de le dire. Cette année, c'est pire encore puisque j'arrive jeudi soir à 20h00 au tout début de la belle nuit de Noël sauf si l'hiver a vraiment étendu son manteau blanc et que not' beau TGV Lyria est prisonnier des neiges...Alors là, ce sera le drame...

N'empêche que, même si je m'exclue complètement de l'organisation des festivités, j'ai des obligations, de sorte que, telle que vous me lisez ou que vous me parcourez, je devrais être, comme tout un chacun, en stress total car nous sommes dimanche à J-5 et comme vous l'avez sans doute compris, je n'ai toujours pas rayé tous les cadeaux de ma liste. Mais en réalité, je suis d'un calme olympien, voire même coubertien. "Et comment une telle quiétude?", vous interrogez-vous d'une voix rageuse et aiguë, une de celle qui ferait pâlir de jalousie une horde entière de castrats, alors que vous-mêmes êtes en proie à une panique incontrôlable? Et bien...parce que...

Et là,hé,hé, dites-vous que j'aime vous imaginer en train de tenter de lire frénétiquement la suite dans le but d'y découvrir le secret de mon incroyable sérénité... Parce que, disais-je donc...il existe un incroyable remède (et oui, on y vient, tout doux bijou)... A croire que cette potion magique a été créée exprès pour les crises de Noëlite aiguës!

Mais qu'est-ce donc, palsambleu? ... Hum, allez, je me lance...le Quatre Épices.

Hein?

Mais si...Fermez les yeux, inspirez profondément et pensez à cette odeur. Laissez-la vous imprègner, venir court-circuiter les synapses surexcitées de votre cerveau, les entourer de ses petits bras chaleureux et tendres (hé, hé...désormais, vous le voyez d'un autre oeil votre Quatre Épices, pas vrai?). Alors, vous commencez à vous sentir étrangement apaisés, rien qu'à humer cette odeur en ouvrant le flacon. Mais le stade ultime de la sérénité, le nirvana du bonheur retrouvé, vous l'atteignez lorsque la maison s'emplit de cette fragrance chaude émanant de votre four...

... Et là, rien ne peut plus vous atteindre...

Vous êtes dans le déni total de la réalité et vous avez totalement oublié que ces fêtes vont être une catastrophe si vous ne parvenez pas à boucler en 96 heures (comme la durée des gardes à vue pour les affaires de terrorisme, proxénétisme, grand banditisme en bande organisée, j'en passe et des pires: ) le programme d'un mois entier, que dis-je, d'un trimestre entier!! Bon, ça, ça n'est valable que dans une autre famille que la mienne car chez moi, on commence les cadeaux dés la fin de l'été, voire pour certains, dés la fin des fêtes de Noël précédentes (ne nie pas maman, on le sait tous). Ainsi, selon un calendrier fixé depuis maintenant quelques années, en septembre ou en octobre, on tire au sort (d'une manière carrément obscure, je tiens à le souligner, car je n'ai jamais assisté à ce rituel -semble-t-il- réservé aux Grands Maîtres de la fratrie maternelle), je disais donc on tire au sort les récipiendaires* et ceux qui les décorent, ces derniers devenant à leur tour les impétrants d'un autre membre de la famille et vice et versa...                                             

                                                                             [silence recueilli]

Une question? Oui? On n'a pas compris? C'est pas grave,c'était juste pour illustrer mon propos. Notre règlement intérieur n'est sans doute pas le vôtre et c'est tant mieux pour vous:). Non, Famille chérie, c'était "una broma", je vous jure, j'aime cette liste et je vous aime aussi!

Bon, allez, assez de digressions: vous la voulez ma potion magique pour arrêter le temps et apaiser la terre entière prise d'une frénésie incontrôlable?

Alors la voici. Mais avant toute chose, je dois vous dire une chose (dixit Céline Dion)... Le Quatre Épices et les oranges confites, c'est moi, mais le reste de la recette, c'est-à-dire en fait, l'essentiel de la recette, c'est Madame Marie-Claire du Sel et du Miel, chez qui ça doit sentir souvent le temps suspendu et la sérénité (au vu notamment des recettes de biscuits de Noël qu'elle offre généreusement sur son blog en ce moment), qui elle-même a vendu la mèche d'un secret de Joël Robuchon... Mais bon, comme dit l'adage, un secret partagé par deux personnes, ça n'est déjà plus un secret alors...

Recette des madeleines au miel façon Joël Robuchon, revisitées au Quatre Épices et rebaptisées potion magique de Noël (pour la posologie, je recommande une dose massive!)

Ingrédients (pour environ 24 doses bouchées):

  • 100 g de beurre
  • 100 g de sucre glace
  • 40 g de farine
  • 40 g de poudre d'amandes
  • 100 g de blancs d'œufs (3 gros blancs)
  • 1 cuil. à soupe de miel (moi, j'ai pris du miel d'oranger de valencia mais est-ce vraiment nécessaire?)
  • 1 cuil. à café de Quatre Épices
  • 20 g d'écorces d'orange confite finement ciselées

Recette:

Faire fondre le beurre dans une casserole. Le porter à ébullition puis le  laisser cuire jusqu'à ce qu'il commence à brunir et à développer une bonne odeur de noisette (Juliane, je n'ai pas dit "brûlé" mais "bruni"). Dès qu'il est prêt, plonger immédiatement le fond de la casserole dans de l'eau froide pour stopper la cuisson. Laisser refroidir.

Mélanger le sucre glace, la farine, la poudre d'amandes et le Quatre Épices.

Battre les blancs d'œufs en neige très très molle. Incorporer alors avec le fouet, mais sans brutalité, le mélange de farine, puis le beurre fondu, le miel et enfin les morceaux d'orange confite

Allumer le four à 190°C. Quand la pâte a suffisamment reposé au froid, en remplir les alvéoles du moule (beurré et fariné s'il n'est pas anti adhésif) et cuire 12 mn. Bon, moi, j'avoue, je n'ai pas attendu, je les ai enfourné aussitôt, c'est pour ça que mes madeleines n'ont pas de bosse. Sniff, bien fait pour moi. En même temps, j'avais des moules de nounours, de petits coeurs et de madeleines, donc, je ne me suis pas vraiment attachée à réussir les bosses de mes madeleines (piètre excuse, j'en conviens, j'aurais du attendre!).

Et voilà... Oui, je sais, en ce moment, j'embroche tout, même les nounours!

Petit_nounours_en_sucette

Au fait, comme il me restait des pralines (en réalité, j'ai toujours des pralines, c'est comme une patte de lapin ou un trèfle à quatre feuilles ou un fer à cheval...), j'ai testé la même recette avec des pralines grossièrement concassées et de la poudre de pistache à la place du Quatre Epices et des oranges confites. Et bien, c'est fort bon, avec en plus le croquant des petits rubis roses.

Coeurs_praline__coeurs_Quatre_Epices

Bon, pour ce qui est de Noël, ne vous inquiétez pas, tout est under control, je m'occupe de tout... On a le temps, rien ne presse...Il reste 95 heures... Tout va bien...Hé, hé, hé... Vive l'automédication et le surdosage!

*oui, je sais, je détourne quelque peu le sens exact de ce mot, mais c'est un hommage appuyé à mon papi Fernand qui aimait à employer ce terme,comme celui d'impétrant d'ailleurs!


19 décembre 2009

A la recherche du cuisinier bonobo...

...incarnation de l'idéal de régulation sociale

Oui, je comprends votre désarroi devant ce titre et ce sous-titre mais laissez moi une chance et lisez jusqu'au bout...

Recette de truffes de Noël:

chocolat blanc épicé

chocolat noir corsé de rhum

et  autres fantaisies

PICT0263

Il y a quelques jours, alors que je me livrais à quelques inhabituelles mondanités professionnelles, j'ai reçu un appel téléphonique d'un petit Loulou de 4 ans qui me dit, après avoir pris une longue inspiration et sans même me saluer, un peu comme si j'étais dans son salon et qu'il tournait la tête vers moi pour m'interpeller... Donc, petit Loulou me dit d'un ton ferme et sans appel mais non dénué d'une espèce d'appel au secours craquant (oui, je sais, je décrypte bien le petit Loulou): "Tata, à Noël, chez Guy et Micheline, on va faire des truffes au chocolat parce que le boulanger qui vient à mon école, il nous a montré comment on faisait des truffes et même que j'en ai goûté une et c'est très bon. Donc tata, on va faire des truffes et je te passe maman"... Euh, adiou mon loulou.

Et là, voyez-vous, j'ai eu une pensée émue pour la maîtresse et pour ce qu'elle venait d'organiser. Non, non, ne vous méprenez pas, je ne pensais pas à la mise à sac en règle de sa salle de classe orchestrée par 2 petites mains multipliées par 25 patouillant dans le chocolat et la poudre de VanHouten, ni à la découverte, à l'issue de cette séance d'éveil culinaire, d'une version moderne de ce chef d'oeuvre d'art pariétal* :) que sont les fresques de la grotte de Lascaux sur les murs de la pièce...

Oh non, ma pensée émue, elle était dédiée au courage de cette maîtresse de maternelle qui a osé s'affranchir de la lourdeur de son administration de tutelle pour organiser un atelier "truffes" dans sa classe, assumant l'entière responsabilité d'un hypothétique choc anaphylactique! Mais c'est une récidiviste cette coquine de maîtresse puisque, déjà il y a quelques mois, elle avait accueilli ce même homme de l'art pour un atelier "boulange" que les petits avaient, à l'unanimité, particulièrement apprécié.

Et en ces temps contrariés où les petits plats "maison" n'ont plus droit de franchir les portes des écoles maternelles, cette résistance mérite d'être relevée, voire saluée. Encore une fois, je vais puiser dans mes souvenirs d'école au risque de paraître bien conservatrice pénible. Tant pis. Vivre avec son temps n'empêche pas de souhaiter défendre quelques bons vieux principes et avoir conscience de ce qu'on mange me semble un devoir, afin d'éviter certaines dérives...

Alors, voilà, on a tous des souvenirs de goûters d'anniversaire à l'école. Nous, avec ma soeur, lorsque nous étions petites, notre papa avait l'habitude de confectionner pour nos anniversaires respectifs un ÉNORME gâteau que l'on portait fièrement à l'école et que l'on déposait dans le frigo des "dames de cantine" avant de le manger au goûter. Je me souviens même d'une fois où le gâteau tout chocolat glaçage chocolat était tellement gros que tout le monde en avait eu une part à la cantine à la fin du repas. Notre papa, tout papa poule qu'il était, n'était pas une exception. Car à  l'époque, rappelez-vous, c'était en quelque sorte une tradition que d'apporter à l'école des petites pâtisseries "maison". Et je n'ai pas souvenir que nous ayons souffert une  seule fois d'intoxication alimentaire ou que sais-je encore! A l'occasion des kermesses de fin d'année ou pour financer un voyage scolaire, tout le monde proposait des petites gourmandises "maison". On faisait des crêpes à la chandeleur, on apportait des bugnes également...

Aujourd'hui, toute cette convivialité et tout le plaisir des découvertes culinaires a disparu au nom d'un sacro saint principe de précaution érigé en dogme absolu. La nourriture "maison" n'a plus droit de cité à l'école. Passer quelques parts de gâteau en contrebande dans un petit sac à dos d'écolier est un délit absolu. C'est le règne de la méfiance et de la psychose alimentaire, de la nourriture aseptisée, garantie sans microbe et sans maladie. Aucun risque d'intoxication alimentaire, aucun risque de dépôt de plainte de parents à l'encontre du directeur de l'école et de l'instituteur...ou des présidents bénévoles d'associations de parents d'élèves qui tentent pourtant de lutter contre l'inertie imposée par l'Administration pour récolter un peu d'argent afin d'offrir aux enfants un peu plus de matériel scolaire ou des sorties pédagogiques. Et on s'étonnera ensuite de la désaffection dont souffrent ces assoc'... (mais la maman de petit Loulou, elle, elle vous en parlerait bien mieux que moi car c'est elle qui nous a fait découvrir le parcours du combattant d'une  présidente d'assoc' de parents d'élèves).

C'est triste, non?

Car petit Loulou, lui, il est ravi quand il fait de la pâtisserie ou de la boulange à l'école: il voit les différents ingrédients qui vont composer ce qu'il va manger, il voit les différentes étapes de la réalisation de la recette, il voit les couleurs et les textures changer et enfin, quand il déguste sa truffe au chocolat ou son petit pain, il l'apprécie d'autant mieux qu'il sait, maintenant, comment ils sont faits. Alors il est fin prêt pour transmettre à son tour son savoir et recruter tata, M&G et tous les autres, pour faire des petites douceurs de Noël et les offrir à toute la famille, reproduisant en cela... un ancestral potlatch, base de l'échange et de la communication au sein de nos sociétés.

Elle est pas belle la vie?**

Oui, je sais, c'est plutôt utopique d'estimer, à l'heure d'aujourd'hui (j'adore cette expression absurde), que la nourriture puisse encore occuper une fonction sociale dans notre monde, à l'instar du travail ou de l'argent. D'ailleurs, j'en entends certains ricaner en pensant que le bonobo a de plus beaux jours devant lui que l'artisan pâtissier pour assurer la régulation de nos sociétés modernes. Hum, l'idéal, ce serait un mélange des deux... un bonobo cuisinier...hé hé hé.

Bon, c'est pas tout ça, on parle, on parle, mais j'ai quand même réussi à finir mes petites truffes de Noël. C'est la faute de petit Loulou, c'est lui qui m'en a donné envie. Comme de bien entendu, je me suis enflammée. Après avoir réussi à dompter les truffes au chocolat blanc épicé au spéculos, j'ai tenté les mêmes aux pistaches, puis aux amandes et zestes d'orange, puis aux biscuits roses de Reims... ET emportée par mon élan et ma générosité, j'ai enchaîné avec des truffes au chocolat noir corsé de rhum au cacao amer, aux spéculos, aux pistaches et aux pépites de noisettes et cacahuètes caramélisées ! ... ET c'est tout, parce que, pour le coeur de pralines roses, vous repasserez plus tard :).

Truffes au chocolat blanc épicé      

(j'ai emprunté les proportions à La Cuisine de Fabrice. Que l'auteur de ce blog en soit ici remercié!)

Ingrédients (pour environ une vingtaine de petites truffes):

  • 200 g de chocolat blanc pâtissier  du commerce (oui, j'imagine que c'est bien moins savoureux que leValrhona)

  • 10 cl de crème entière liquide

  • 1 cuillère à café de 4 épices moulues (cannelle, gingembre, girofle, muscade)

  • 20 g de beurre

  • 5 spéculos

  • 60 g de pistaches émondées non salées (le surplus m'a servi pour les truffes au chocolat corsé)

  • 5 biscuits roses de Reims

  • 30 g d'amandes effilées

  • le zeste d'une demi orange

Recette:

Dans une casserole, versez la crème et les épices et portez à ébullition. Hachez (on hache le chocolat?) finement le chocolat avec un couteau. Hors du feu, incorporez le chocolat dans la crème chaude et mélangez jusqu'à ce que la préparation soit bien lisse. Ajoutez alors le beurre et mélangez jusqu'à ce qu'il soit parfaitement incorporé à la préparation.

Débarrassez dans un bol et placez au réfrigérateur un certain temps (héhé! Ça me rappelle un sketch!). Personnellement, j'ai le mauvais oeil avec le chocolat blanc. Il met excessivement longtemps à durcir! Pour  ne prendre aucun risque, je l'ai donc laissé 6 heures, oui, 6 heures dans mon beau frigo neuf!

Pendant ce temps, pour vous avancer, mixez les spéculos pour en faire de la poudre. Faites de même avec les biscuits roses de Reims, les amandes émondées et les pistaches. Prélevez les zestes d'orange et incorporez-les aux amandes mixées.

Lorsque vous estimez que le chocolat est suffisamment ferme pour se comporter docilement entre vos mains, prélevez-en une petite quantité avec une cuillère à café et façonnez-la entre vos paumes jusqu'à former une petite boule. Roulez-la ensuite dans l'un des divers enrobages prévus (choisissez-en un mais évitez de les rouler successivement dans toutes les préparations, le mélange risque d'être surprenant. Oh et puis, faites comme vous voulez mais ne venez pas vous plaindre:).

Petite_composition_de_truffes

Recette des truffes au chocolat corsé de rhum

Ingrédients (pour environ une vingtaine de petites truffes):

  • 225 g de chocolat

  • 25 cl de crème entière liquide

  • 60 g de beurre

  • 3 bonnes cuillères à soupe rasades de Rhum Havana Club 7 ans d'âge ramené de Cuba par M&G. Vous comprenez maintenant le nom de la recette: le chocolat corsé de rhum et non le chocolat corsé, au rhum:)

  • 3 cuillères à soupe de cacao amer VanHouten

  • 3 cuillères à soupe de pépites de noisettes et cacahuètes caramélisées (que l'on trouve dans le commerce au rayon des préparations pour gâteaux)

  • le reste des pistaches mixées

  • le reste des amandes mixées

  • le reste des spéculos mixées

Recette:

La préparation est identique à celle des truffes au chocolat blanc, à la seule différence que le temps de "prise" du chocolat noir est inférieur à celui du chocolat blanc. 3 heures au réfrigérateur sont donc suffisantes avant de commencer à façonner vos truffettes! Bon d'accord, je répète les différentes étapes pour les retardataires!

Dans une casserole, versez la crème et le rhum et portez à ébullition. Hachez (on hache le chocolat?) finement le chocolat avec un couteau. Hors du feu, incorporez le chocolat dans la crème chaude et mélangez jusqu'à ce que la préparation soit bien lisse. Ajoutez alors le beurre et mélangez jusqu'à ce qu'il soit parfaitement incorporé à la préparation.

Débarrassez dans un bol et placez au réfrigérateur un certain temps (héhé! Ça me rappelle un sketch!). La blague marche également pour le chocolat noir comme vous pouvez le constater. C'est ce qu'on appelle le comique de répétition:).En fait, donc, 3 heures au réfrigérateur suffisent.

Lorsque vous estimez que le chocolat est suffisamment ferme pour se comporter docilement entre vos mains (re-comique de répétition), prélevez-en une petite quantité avec une cuillère à café et façonnez-la entre vos paumes jusqu'à former une petite boule. Roulez-la ensuite dans l'un des divers enrobages prévus et dégustez avec un bon café.

Fantaisie de truffes en bouquet!

Mosa_que_de_truffes_chocolat_es

Moi, mes préférées sont sans contexte les truffes blanches aux amandes et zestes d'orange et les truffes noires aux pépites de noisettes et cacahuètes caramélisées. Mais, encore une fois, les goûts et les couleurs...etc, etc, etc!

Euh.. pour le cuisinier bonobo ou le bonobo cuisinier, je ne voudrais pas être insistante lourde mais...euh, si vous en connaissez un..., je suis preneuse... D'avance merci!

* Mais qu'est-ce donc l'art pariétal? Non maman, non Anna et non Juliane, ça n'a rien à voir avec un terme médical, style os du crâne ou douleur thoracique. Dans le cadre de l'étude de l'art préhistorique, l'expression « art pariétal » désigne l'ensemble des œuvres d'art au sens large (sans appréciation esthétique) réalisées par l'Homme sur des parois de grottes. Elle correspond à l'expression anglaise "cave art" et la plupart des auteurs l'opposent aujourd'hui à l'art rupestre, (art sur rocher ou rock art) mais aussi à l'art mobilier (que l'on peut déplacer) et à l'art sur bloc (merci Monsieur Wikipédia, tu n'es pas toujours une source d'information très sûre mais là, je m'incline !).

De là à dire que petit Loulou passe ses journées dans une grotte, il y a un pas de mammouth que je ne franchirai pas même s'il semble qu'il y ait une cavité plutôt inquiétante sous la cour de récréation de sa petite école!

** Petit message personnel à l'attention de Juliane: J'avoue qu'il faudra que je réfléchisse à la manière dont on peut également transmettre à ses enfants un goût pour les mets différents brûlés grillés (je corrige à la demande de l'intéressée). A mon avis, ça ne change rien à la démonstration précédente puisque tout cela est fait avec énormément d'amour et d'envie de donner. Euh, par contre, plus tard, quand ton petit Loulou fera découvrir son petit monde culinaire à ses grands parents, je ne sais pas vraiment si ceux-ci sauront apprécier comme une merveilleuse preuve d'amour de leur petit-fils la recette des patates sautées ou plutôt des patates brûlées grillées ( comme les a rebaptisé ton petit Loulou à toi!).  :)


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12 décembre 2009

De l'art du saucissonnage et de la pendaison...

Ou comment les essais culinaires conduisent parfois à commettre des actes parfaitement atroces...

Recette de magret séché et coeurs d'artichaut tièdes au magret séché.

Il y a deux semaines, je m'en souviens parfaitement bien, c'était un dimanche. Ce soir là, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai commis un crime épouvantable, passible d'une cour d'assises. Imaginez! Un saucissonnage dans les règles de l'art suivi d'une pendaison, tout cela exécuté sur une personne particulièrement vulnérable. Et pour couronner le tout, j'ai dissimulé le corps, enfin, ce qu'il en restait! Je sais, c'est moche, d'autant plus qu'il y a des photos.

Voyez plutôt...

PICT0264

Ce cliché ferait le bonheur de l'identité judiciaire: l'arme du crime et une petite tache de... sang près de la lame ?

Mais non, revenez! Je plaisante. Il ne s'agit que d'une petite pointe de glaçage à la praline pour faire plus vrai!

Aujourd'hui, je n'en peux plus de garder le silence. Il faut que je vous avoue...J'ai expérimenté un nouveau mode de séchage du magret de canard:)

Il y a quelques semaines, j'avais tenté de reproduire une recette de magret séché au poivre et j'avais alors opté pour l'emmaillotage façon jambon au torchon assorti de 15 jours au mitard ou plutôt de 15 jours dans le bac à légumes de mon magnifique frigo neuf. A l'issue de cet interminable délai (et oui, je ne suis pas très patiente), le résultat s'était avéré satisfaisant, voire très satisfaisant puisque mes collègues n'en avaient pas laissé une miette ou plutôt une tranchounette! Néanmoins, je l'avais trouvé encore un peu tendre à mon goût, ce magret.

Alors, enhardie par ce premier succès (j'avoue, il m'en faut peu), j'ai décidé, cette fois-ci, de me fier aux conseils d'un "spécialiste" (et c'est là que tout est parti en cacahuète et que je suis devenue une criminelle!) et ma foi, je trouve ce magret plus savoureux que le premier. Mais les goûts et les couleurs, hein?!... La préparation, pourtant, ne diffère pas vraiment. C'est véritablement le processus de séchage qui semble mieux adapté à mon beau frigo.

Recette du magret séché (empruntée "au spécialiste" du Sot L'y Laisse. Merci beaucoup!)

Ingrédients:

  • 1 magret de canard dont on aura enlevé l'excédent de graisse

  • du gros sel

  • du poivre du moulin ou du 5 baies

  • de la gaze

  • de la ficelle de cuisine

Recette:

Placer le magret dans un plat, ventre à  l'air, la peau au-dessous. Le recouvrir de gros sel. Couvrir le plat d'un film transparent et placer au frais pendant 8 heures.

A l'issue, ôter le sel. Passer le magret sous l'eau afin de le débarrasser des  derniers résidus de sel. Bien le sécher avec de l''essuie-tout. Assaisonner très généreusement  de poivre noir du moulin ou de 5 baies.

Emmailloter fermement le magret dans une ou plusieurs bandes de gaze (voire la photo ci-dessus). Entourer de ficelle et suspendre dans le frigo (peu importe la manière, l'important est que l'air puisse circuler tout autour du magret).

Au bout de deux semaines, procéder à la dépendaison et à la libération du mis en cause! Tester et approuver!

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Bien sûr, ce magret séché se suffit à lui-même: une tranchounette, un petit morceau de pain frais et hop!

Mais je l'ai présenté à mon ami, l'inconstant coeur d'artichaut, sans trop savoir si le courant allait passer entre eux, et finalement cette petite rencontre toute simple s'est avérée prometteuse!

Coeurs d'artichaut tièdes et magret séché:

Ingrédients (pour deux personnes):

  • 6 fonds d'artichauts surgelés

  • une gousse d'ail

  • sel et poivre

  • quelques tranches de magret séché

Recette:

Placer les fonds d'artichauts surgelés 10 mn dans de l'eau bouillante. Faire revenir l'ail ciselé dans un peu d'huile  d'olive. Ajouter les fonds d'artichauts coupés en morceaux à l'ail et laisser cuire à feu doux durant quelques minutes. Assaisonner de sel et de poivre à votre goût. Servir aussitôt avec quelques tranches fines de magret séché.

Avec une poignée de pignons de pin dorés à sec en plus, ça doit être bien aussi:)

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Présentation sans prétention pour recette simplissime.

Finalement, et contrairement à l'adage communément admis, le crime paie*. Longue vie, donc, à la méthode du saucissonnage et de la pendaison maison!

*Ces propos n'engagent bien évidemment que leur auteur et ne sauraient être considérés comme une incitation perverse à commettre les pires atrocités. D'ailleurs, pour votre information et parce que nul n'est censé ignorer la loi:) :

"Le fait, sans ordre des autorités constituées et hors les cas prévus par la loi, d'arrêter, d'enlever, de détenir ou de séquestrer une personne, est puni de vingt ans de réclusion criminelle (Article 224-1 du code pénal, français bien sûr)".

A bon entendeur, salut...:)



10 décembre 2009

Halte aux idées reçues, la praline rose, c'est pas si sucré!

Ou la recette du mini Mille-feuilles à la crème de pralines roses.

Bon avant de commencer, et malgré ce titre accrocheur racoleur, je vous propose un petit exercice. Simple précaution pour  mieux "entrer" dans le sujet. Répétez la phrase suivante autant de fois que nécessaire pour vous imprégner de la chose:

"la praline rose, c'est pas sucré, la praline rose, c'est pas sucré, la praline rose, c'est pas sucré"...

Ce préalable indispensable posé, on peut enchaîner.

Parce que je crois qu'il faut être tombée dedans toute petite (comme le porteur de menhir gaulois) pour déguster sans faiblir une part entière de tarte à la praline rose, car c'est sucré, voire très sucré, voire carrément trop sucré. Pour ma part, j'avoue, j'adore ça. Mais, c'est vrai que chaque fois que j'ai fait découvrir cette ultra gourmandise autour de moi, les commentaires étaient franchement approbateurs à la première bouchée mais déjà beaucoup moins courtois dés la seconde.

Et en parcourant la culinosphère (oui, je sais maman, c'est un néologisme pas très joli mais approprié!), je me suis rendue compte que ce que je prenais pour des critiques sans fondement, nées de la jalousie de ma famille et mes collègues pour mes talents incomparables de pâtissière étaient partagées par nombre d'entre vous;). Alors... je me suis remise en question (saine réaction, non?) et j'ai entrepris ma quête du Graal, le dessert parfait à la praline rose!

Je vous passe mes pitoyables tentatives, toutes soldées par un classement au parquet de corbeille comme on dit dans ma vraie vie (c'est à dire à la poubelle pour les non-initiés), mes cris, mes arrachages de cheveux. Parmi toutes ces catastrophes, les truffes au chocolat blanc, coeur de pralines roses sont sans aucun doute mon échec le plus douloureux. J'avais même commencé à immortaliser cet atroce attentat culinaire, mais j'ai vite arrêté car je ne voulais pas ajouter ces visions d'horreur à un monde déjà tellement truffé de clichés insupportables! Mais je ne lâche pas l'affaire, je vais  persévérer car l'association de ces deux ingrédients me semble prometteuse (quoi que pas vraiment moins écoeurante à mon avis que la tarte aux pralines!). Christophe A, à l'aide, comment peut-on faire? Ce sera le défi de cette fin d'année, si petite louloute t'en laisse le temps.

D'ailleurs, tiens, pourquoi ne pas lancer ce défi à toute la blogosphère culinaire? Toutes les excentricités sont permises, une seule exigence: utiliser des pralines roses dans un dessert de votre cru ou adapté, avec l'obligation de rendre moins écoeurante cette petite douceur rose. J'attends vos contributions avec impatience, hé hé!

Pour ma part, voici la recette du "mini mille-feuilles mousseline de pralines". J'en ai bavé mais le résultat est loin d'être aussi ridicule que je l'avais craint initialement. Les proportions données sont pour la confection de 6 mini-pièces (non, ce n'est pas mesquin, c'est par souci d'économie, vu mes foirages précédents). Pour la confection de la crème mousseline, je me suis fortement inspirée d'une recette de Benoit Molin (et oui, encore Cuisine TV).

Les ingrédients:

  • 3 petits carrés feuilletés (on en trouve désormais au rayon frais sous la marque Croust...Dans un paquet, il y a quatre feuilles, n'hésitez pas à utiliser la dernière, il y aura bien assez de garniture pour 2 mille-feuilles supplémentaires)

  • 100 gr de pralines roses

  • 80 g de crème fraîche allégée

  • 25 cl de lait demi-écrémé

  • 2 jaunes d'oeuf

  • 60 de sucre dont 2 sachets de sucre vanillé

  • 30 g de farine

  • 30g de maïzena

  • 60 g de beurre doux

Etaler les carrés de pâte feuilletée et découper 4 ronds à l'emporte-pièce (moi, j'ai utilisé un verre) dans chacun d'entre eux. Disposer les ronds de pâte sur une plaque recouverte de papier sulfurisé. Les couvrir d'une autre feuille de papier sulfurisé et disposer une seconde plaque sur l'ensemble afin que la pâte cuise sans gonfler. Faire cuire durant 10 mn à 180°. Réserver.

Pendant ce temps, mettre les pralines entières dans un sachet congélation et les briser avec l'arme de votre choix (moi, c'était un marteau. Je vous déconseille fortement de les mettre dans votre robot ou votre mini-hachoir, ce serait une boucherie, vous risquez de les tuer. Les pralines sont trop dures!). Une fois votre forfait réalisé, faire chauffer à feu doux les pralines concassées dans 80 g de crème allégée jusqu'à ce que le mélange devienne sirupeux (attention à toujours remuer sinon le mélange attache). Réserver.

Faire chauffer le lait. Blanchir les jaunes d'oeuf avec le sucre. Ajouter la farine et la maïzena tamisées. Détendre ce mélange avec la moitié du lait chaud. Mélanger et transvaser l'ensemble dans le lait restant. Ajouter les pralines fondues. Faire chauffer en remuant jusqu'à ce que le mélange épaississe (encore une fois, attention au fond de la casserole, ça accroche vite!). Retirer du feu et ajouter le beurre. Laisser tiédir.

Pour le montage, mettre la crème mousseline dans une poche à douille et en garnir un rond de pâte feuilletée (moi, j'ai fait des petites boules avec une douille crantée). Placer un second rond de pâte sur la crème afin de former un mille-feuilles. Pour la déco, saupoudrer, selon votre inspiration, un peu de sucre glace. A déguster avec un bon café.

Qu'en pensez-vous?

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Bon, soyons honnête, c'est pas le Graal.

C'est bon mais peut-être un peu trop "pâteux". Il y a sans doute un peu trop de farine. Je modifierai les proportions la prochaine fois.

Par ailleurs, certains s'interrogent peut-être sur la manière de faire fondre les pralines. J'aurais peut-être pu les mettre directement dans le lait, mais j'ai eu peur que l'ensemble soit trop sirupeux alors que le lait est justement fait pour "détendre" le mélange oeuf/sucre/farine. A voir...

Je me suis lancée la première. Maintenant, c'est à vous:

Le défi "La praline rose, c'est pas si sucré" est officiellement lancé. Deadline dans un mois, le 7 janvier prochain! A vos  fourneaux!


3 décembre 2009

Ca m'apprendra à regarder Cuisine TV!*

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Pff (soupir), ça m'apprendra à regarder Cuisine TV en boucle et a écarquillé les yeux devant les émissions de Jamie Oliver ou de Nigella Lawson. Celà dit, maintenant que j'y pense, la belle Nigella, elle cuisine rarement des produits frais ou alors ils sont très frais, style sortis du congélateur (he, he, c'est pour ça que son émission s'intitule "Nigella express"!). Ces détails auraient du m'alerter, me mettre la puce à l'oreille. Mais non, rien de tout ça. Et aujourd'hui, j'en suis là, déçue, limite déprimée!

Pourtant, moi, j'y croyais fermement ce mardi 2 décembre à 7h15 en embarquant à bord de l'Eurostar, symbole de l'entente cordiale franco-anglaise, le seul endroit où le personnel de bord d'origine française est réellement bilingue. J'imaginais déjà les appétissantes devantures des artisans boulangers, fromagers ou encore bouchers... L'eau me venait à la bouche en songeant avec délice à ces magnifiques girly cupcakes, à ces vieux stilton ou cheddar, à ces malheureuses dindes de Noêl...

PICT0175Las, après 48 heures d'intenses recherches, j'ai du me faire à cette affreuse idée: Londres n'est qu'un immense "Prêt-à-manger", à l'image de cette chaîne de restauration rapide  où l'on vend des tonnes de sandwichs ou de wraps à emporter, nourriture soit-disant diététique, saine et fraîche. Non pas que je sois une intégriste de l'alimentation (j'aime bien mon petit macdo de temps à autre, einh?) mais là, je dis NON! C'est bien simple, la ville semble avoir été prise en otage (mais elle ne parait pas vraiment chercher à se  libérer de ses geôliers. Le syndrôme de Stockholm, peut-être?) par des commandos de snacks pseudo-italiens ou pseudo-français ou pseudo-nymes (hilarant!). A toute heure, se pressent dans ces lieux de perdition (bouh, bouh!), hommes d'affaires, étudiant(e)s, touristes,voire même bambins en uniforme accompagnés de leur enseignant, la plupart se contentant d'acheter leur pitance et de la manger dans la rue en marchant.

J'en entends déjà certains ironiser sur ma naïveté et me rappeler que le Parvis de la Défense à l'heure du déjeuner n'a rien à envier à Oxford Street à midi! Certes, certes, certes. Ne soyons pas plus royalistes que la Queen Mum. Mais bon, j'avais parcouru quelques blogs où les auteurs commentaient avec enthousiasme et générosité leur découverte de tel petit salon de thé ou de telle petite boulangerie à l'anglaise qui sentait bon les cakes et autres muffins... Comprenez alors que ma déception puisse être à la hauteur de mon enthousiasme initial!

C'est vrai que je suis arrivée à Londres en milieu de semaine, pas la meilleure période pour visiter les marchés londoniens typiques vantés (non pas par Cuisine TV) par moult guides touristiques.  Mais quand même, le rosebeef (petit aparté: il parait que nous autres Français appelons les Anglais comme ça parce c'est eux qui nous ont appris à rôtir la viande à la broche. Je viens de l'entendre dans l'émission "En quête de perfection" sur Cuisine TV, alors c'est que c'est vrai), il remplit bien son frigo,non? Il ne fréquente quand même pas tous les jours le département "Food" de Harrod's, le seul endroit de la capitale où j'ai découvert  une profusion de fruits, légumes, viandes et gibiers, poissons, fromages et autres douceurs sucrées à des prix... exhorbitants. Ah, pauvre Albion: la "fresh food", ultime luxe londonien!

PICT0177Bon, je m'enflamme, je m'enflamme, voire même j'exagère, car il y a quand même quelques pépites dans cette ville. D'abord, les pubs. OK, je suis d'accord: la cuisine de pub, si typique soit-elle, n'est pas forcément la meilleure. Leur soupe à la tomate est, pour ainsi dire, euh, surprenante (pas vrai Cath?). Cela dit, j'ai dégusté une excellente "Chicken Pie with mash and vegetables" et goûté un non moins appétissant Fish and Chips, le tout arrosé d'une petite bière blonde fort gouleyante! Mais en réalité, l'intérêt du pub, c'est l'ambiance, les habitués, les soirs de match de foot...Et mardi soir, il y avait Manchester-Totenham, alors je vous laisse imaginer l'hystérie collective!

Et puis, il y a Charlie's, un petit café dissimulé derrière une entrée discrète dans Portobello Road, havre de tranquillité et de douceur où les habitués se succèdent le matin afin de prendre un petit déjeuner léger ou consistant selon l'envie et le temps. Les cheese cakes et autres petites douceurs donneraient l'eau à la bouche même aux becs les plus difficiles. Mais, j'en suis restée là, bien malgré moi, puisque ce matin là, comme tous matins d'ailleurs, je n'avais pas très faim. Je me suis donc contentée d'un délicieux café et de quelques photos afin de conserver une  petite trace de cet endroit hors du temps. A bien y réflèchir, on n'avait plus vraiment envie de repartir le sac au dos. Enfin, c'était plutôt nos jambes qui n'avaient plus très envie de coopérer avec nous. Finalement, une heure après, on a réussi à s'extraire de ce cocon pour reprendre nos pérégrinations à travers la capitale londonienne! Merci Charlie!

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Enfin, il y a tous ces supermarchés. Pas vraiment des pépites au sens consacré du terme mais plutôt des petites gourmandises. Et oui, j'avoue, j'adore me balader dans les magasins, surtout d'allimention. A Paris, je fréquente assidûment le Lafayette Gourmet. Je ne ressors pas forcément les bras chargés de produits mais j'aime m'étourdir de couleurs, d'odeurs, de formes. Et surtout, je suis incapable de résister à un packaging innovant, coloré et attrayant. C'est comme ça, je n'y peux rien. Alors à Londres, vous vous doutez bien que je n'allais pas laisser passer l'occasion de visiter ces hauts lieux de la culture britannique! J'ai déjà parlé d'Harrod's, temple de la démesure, mais il y a aussi pléthore de M&S Food et de Sainsbury. C'est vrai, j'ai râlé sur le fait que les Anglais ne consommaient manifestement que des aliments tout prêts ou sous vide. Mais je suis parvenue à trouver au moins un avantage à ce genre de conservation des aliments: ça permet de faire des photos pleines de couleur!!

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Au fait, vous ne savez pas où je peux trouver des Quality Street? Impossible d'en dégotter une boite pour ma tatie! C'est tout de même incroyable, non? Peut-être que Nigella, pour se faire pardonner de m'avoir fait croire qu'il existait des bouchers, des boulangers et des fromagers à Londres, elle pourrait m'en sortir une poche de son garde-manger,non?

* Oui, c'est vrai, c'est censé être un blog de recettes de cuisine et dés le deuxième message, on dévie déjà du sujet. Mais bon, j'avais aussi indiqué que ce serait un lieu d'échanges et de découvertes culinaires. Donc, on n'en est pas loin puisqu'il s'agit d'un petit billet  d'humeur sur l'indigence britannique en matière d'alimentation!


28 novembre 2009

De l'effet pavlovien de certains souvenirs d'enfance...

Ou la recette des gaufres liégeoises.

Que celui qui n'a jamais eu l'impression d'être le lapin blanc toujours pressé dans Alice au Pays des Merveilles me jette la première pierre...Eh, eh, en même temps, je ne risque pas grand chose, pas vrai?

Car on a tous connu, à un instant ou à un autre, ces moments désagréables où l'on a l'impression d'être entraîné malgré soi dans un tourbillon dans lequel on s'épuise à tenter de jongler avec nos diverses obligations professionnelles, nos impératifs familiaux, les minuscules instants qu'on garde pour nous et surtout, surtout, toutes ces contingences et ces impondérables qui vous transforment, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, un emploi du temps parfaitement maîtrisé en un hôpital chirurgical de campagne pendant la guerre de Corée :). Mais dites-vous bien que les adultes ne sont pas les seuls à se transformer en petits lapins blancs, les enfants aussi...

Ca me rappelle, il y a... euh...25 ans, j'étais à l'école primaire et presque tous les soirs, j'avais des entraînements de gym (quelques années après, ma soeur suivra le même chemin). Alors hop, hop, hop, à 17 heures, puisque nous n'avions pas le temps de rentrer à la maison, nous faisions, au pas de course, un petit crochet par la boulangerie qui se trouvait à proximité de l'école avant de partir au gymnase. Les brioches à la praline et les têtes de nègre (vous savez, ces deux coques de meringue collées entre elles par une ganache chocolat et roulées dans des vermicelles de chocolat, mais si, souvenez-vous, quelque soit la manière dont vous essayez de les manger, elles explosent, vous couvrant d'une poudre de meringue du plus bel effet!) avaient ma préférence avec les lunettes à la fraise. Mais, en hiver, lorsqu'il faisait vraiment froid, notre petit crochet se transformait, toujours au pas de course hop hop hop, en un détour un peu plus ambitieux pour le temps qui nous était imparti et on se pressait vers un minuscule estancot (déjà qu'un estancot à la base, c'est un petit endroit alors je vous laisse imaginer un "minuscule estancot") tenu par deux "gaufriers" qui cuisaient devant nous, crêpes, gaufres et autres hot dogs. Si les crêpes étaient bonnes, les gaufres l'étaient encore davantage. Elles constituaient une petite douceur revigorante et énergisante, conditions impératives avant de débuter un entraînement souvent éprouvant. Mais surtout, ce que j'adorais, c'était la chaleur de cette gaufre que je sentais passer dans mes doigts engourdis par le froid pendant que je la dévorais... et le temps s'arrêtait...juste avant de courir au gymnase:). Et petite précision, mesdames et messieurs, à cette époque, il y avait encore de "vraies" saisons avec des hivers très froids et des étés chauds!! Mais je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans...(air connu!).

Voilà, c'était une de mes petites pralines, ce que d'aucuns appelleraient une madeleine de Proust...Et c'est dingue de constater à quel point certains de ces souvenirs d'enfance nous ont conditionné à l'âge adulte. Un peu comme un réflexe pavlovien: moi, quand il fait froid et que l'hiver arrive enfin, j'ai envie de gaufres. Et ce matin, ça n'a pas loupé. J'ai donc dégainé mon gaufrier. Mais plutôt que de faire des gaufres "françaises" comme celles que cuisait à merveille mon petit couple de "gaufriers", j'ai eu envie de tester la recette des Waffles, ces grosses gaufres belges caramélisées que je ne me lasse jamais de goûter lorsque je vais à Bruxelles. Et le temps s'est arrêté...pour quelques instants...jusqu'à ce que certaines obligations me rattrapent:).

La recette des Waffles ou gaufres liégeoises

(empruntée à Marina chez Parmesan et Paprika et un tout petit peu modifiée. Merci beaucoup)

Pour une vingtaine de petites Waffles:

  • 380 g de farine fluide

  • 4 cuillères à soupe de sucre en poudre

  • 1 sachet de sucre vanillé

  • 1 sachet de levure en poudre

  • 2 "bonnes" cuillères à soupe de rhum (facultatif mais ce serait tellement dommage de s'en priver, sauf s'il y a des enfants bien sûr !)

  • 2 oeufs

  • 140 g de lait

  • 200 g de beurre

  • 150 g de sucre perlé

Faire fondre le beurre en morceaux dans le lait chaud. Laisser tiédir. Pendant ce temps, mélanger la farine, le sucre en poudre et le sucre vanillé, la levure, les oeufs et le rhum dans un robot. Ajouter le lait tiédi avec le beurre (attention, la pâte est bien plus consistante que la pâte à gaufre "française"). Placer au réfrigérateur pendant 30 mn au moins. Juste avant de cuire la pâte, incorporer le sucre perlé. Bien mélanger, façonner des petites boules de pâte de la grosseur d'une noix ou davantage et les placer au centre de chacune des deux plaques du gaufrier.

Attention, au fur et à mesure de  la cuisson des gaufres, le sucre caramélise sur les plaques. Les dernières gaufres sont donc encore plus savoureuses mais pensez à bien surveiller la cuisson sinon...cata!

Copie_de_PICT0341

Les dernières gaufres profitent du sucre caramélisé stocké sur les plaques au fil de la cuisson

Copie_de_PICT0344

Voyez jusqu'où va se nicher ce fameux réflexe pavlovien: j'ai poussé le vice jusqu'à faire les photos sur la terrasse alors qu'il fait un froid de gueux... Sans doute pour mieux réchauffer mes petits doigts en mangeant mes waffles brûlantes!

Au fait, mes petits "gaufriers", ils sont toujours là. Ca fait bien longtemps qu'ils ont troqué leur "minuscule estancot" au centre ville contre un camion à gaufres, bien connu dans la région. Alors, si d'aventure, vous vous trouvez sur le marché de B... un samedi matin, arrêtez-vous devant leur petit point de vente roulant et pensez à moi en dégustant une de leurs gaufres au sucre maison! 


23 novembre 2009

J'ai craqué, je l'ai fait!

pralines_and_co2

A force d'y penser un peu plus chaque jour, j'ai fini par craquer! Je l'ai fait! Mais quoi, enfin, quoi?

Créer mon blog ou plutôt créer un blog que pourront s'approprier au fil du temps les uns et les autres (enfin, c'est tout de même moi qui vais le gérer hein ?:). Rien que de très original en fait et pas de quoi révolutionner la blogosphère. Juste une petite envie de constituer, page après page, un recueil -animé par les commentaires et les messages- des recettes de cuisine de ma famille, qui au gré des ans, s'est enrichie de quelques "pièces rapportées" (comme on disait auparavant!) espagnoles et suédoises.

Ce blog, en définitive, n'est qu'un fallacieux prétexte, pour rassembler, autour de quelques plats, famille, amis proches, visiteurs d'un jour ou invités permanents et converser de tout et de rien mais surtout de cuisine française, espagnole, suédoise et découvrir encore d'autres saveurs.

Voilà pour la "philosophie" de la chose. Mais et le titre? me direz-vous. Ah le titre... vous avez échappé à moult calembours, dont le plus fameux est sans doute: Blog de foie gras (papa, je t'en supplie, le concours est clos. Inutile de faire une liste des noms de blogs les plus improbables et les plus spirituels!).

Je crains, en me lançant dans l'explication de ce titre, de relancer les discussions sans fin sur la véritable origine du Saint Genix et de la brioche aux pralines mais tant pis, je prends le risque! En fait, ma famille est bressane depuis des temps immémoriaux (et je pèse mes mots) et aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours adoré la brioche aux pralines que l'on dégustait souvent le dimanche matin au petit déjeuner. Puis, j'ai découvert la tarte aux pralines et à la crème... Mais j'y reviendrai plus tard:). C'est donc tout naturellement que ce blog a été baptisé ainsi. Attention, hein, je n'ai pas dit que les origines des desserts briochés à la praline étaient en terre bressane, je ne veux froisser personne!

Cette fois, vous savez tout. J'espère que ces quelques lignes d'introduction vous donneront envie de pousser la porte et de vous installer avec moi pour quelques minutes, quelques heures ou davantage... Alors à toute suite!

Dans les semaines qui viennent, il est très très très probable que ce blog subisse des changements en mieux ou en moins bien. N'hésitez pas à m'en faire la remarque et à me suggérer toutes les améliorations possibles!


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